Jung a longtemps travaillé comme un damné sur les textes alchimistes les plus abscons, assez longtemps pour que la puissante structure de leurs contenus en arrive à sculpter dans son entendement des passages de communication entre lui et ce que la tradition alchimiste connaissait de l’inconscient.

C’est ainsi qu’il est devenu leur héritier et leur modernisateur.

 

Jung a lui-même beaucoup écrit de façon dense, voire touffue, dans un style qui est caractéristique d’une rencontre assez récente avec l’inconscient, sa plume s’est ensuite plutôt fluidifiée.

A côté de cela, il s’est aussi laissé aller à exprimer sa vision avec une grande poésie.

 

C’est une de ces expressions poétiques que nous vous proposons ici.

 

 

Je ne puis qu'être rempli du plus profond émerveillement

et de la plus grande vénération quand je me tiens en silence

devant les abîmes et les hauteurs de la nature psychique,

monde sans espace qui recèle une abondance incommensurable

d'images entassées et condensées organiquement

depuis les millions d'années que dure l'évolution vivante.

Ma conscience est semblable à un oeil

qui saisit des espaces très lointains,

mais le "non-moi" psychique remplit ces espaces de son non-espace .

Et ces images ne sont pas des ombres pâlies;

ce sont des conditions psychiques dont l'action est puissante,

que nous méconnaissons, mais que nous pouvons

parce que nous les nions, priver de leur puissance.

A côté de cette impression,

je voudrais encore placer la vision d'un ciel étoilé,

car le seul équivalent du monde intérieur, c'est le monde extérieur,

et de même que j'atteins ce monde par le moyen du corps,

c'est par l'intermédiaire de l'âme que j'atteins l'autre.

 

C-G Jung