Le cas DSK

  

I Introduction

II Parlons complot

III Parlons instruction

IV Parlons enfumage

V Parlons des victimes

VI Parlons idéologie

VII Parlons méthodes

VIII Parlons vrai

I Introduction:

Souvenons-nous !

 

Après l’affaire du Hilton, le retour en France de DSK était très attendu.

Ce fût Claire Chazal dans son journal de 20h qui eut la primeur de ses déclarations.

Tout le monde se souvient de ce rapport exhibé à l’envie, de ces explications pleines d’assurances, qui convergeaient vers une conclusion naturellement évidente, à savoir que ce rapport qu’il tenait, là, dans sa main, était tout simplement vide de toute accusation de viol, et qu’au surplus, il y avait non-lieu !

Devant tant de conviction et devant l’extraordinaire de la situation, la journaliste a alors interrogé son invité sur la possibilité d’un complot dont il aurait pu être victime.

 

Tout le monde garde en mémoire cette gestuelle explicite et cette intonation grave, solennelle, selon laquelle DSK suggérait que la violence politique pouvaient atteindre de tels degrés que selon lui, tout était possible…. Et que même s’il ne pouvait rien affirmer pour l’instant, il se réservait le droit d’investiguer sur le sujet.

A l’heure où nous parlons, cette affaire n’est plus dans l’actualité ce qui nous laisse toute la tranquillité qu’il faut pour pouvoir l’examiner sur le fond sans être taxé d’être de vils récupérateurs et surtout, pour enfin apporter toutes les réponses que l’on n’espère même plus aujourd’hui, alors que tant de questions brûlaient les lèvres en 2011.

 

En cette fin 2016, quasiment plus personne ne s’intéresse au fait de savoir s’il y eu complot ou pas, abus sexuel ou pas, mais nous, cette envie de connaître la vérité vraie, elle nous titille toujours !

 

Alors parlons d’abord complot et lançons l’analyse !

 

II Parlons complot:

 

Nous nous aiderons de l’interview de Pascal Quint, secrétaire général du groupe Accord, parue dans LEMONDE.FR du 08/12/11 dont voici un extrait.

 

Plutôt que de raconter immédiatement à son supérieur ce qu’il s’était passé avec l’accusé, la plaignante a questionné son responsable sur un hypothétique problème concernant le droit des clients à imposer des choses aux membres de l’équipe et a rapporté les faits avec l’accusé seulement quand son responsable l’y a obligée.

 

Elle répétait « I’m gonna lose my job ! » [« Je vais perdre mon travail »]. Elle était terrifiée à l’idée de dénoncer un client VIP. Elle n’était pas sûre de vouloir qu’on appelle la police. Au total, il s’est donc passé une heure pour écouter et comprendre ses explications et qu’elle accepte que la police soit appelée.

 

Vous trouverez l’interview complète ici :http://www.lemonde.fr/dsk/article/2011/12/08/affaire-dsk-le-groupe-accor-s-explique-sur-les-zones-d-ombre_1615401_1522571.html

 

Le point notable et signifiant qui au moment des fait n’a pas bénéficié de toute l’attention qu’il méritait, c’est que l’affaire N.D / DSK a tout simplement failli ne jamais exister !

En effet, lorsque nous observons attentivement les événements, nous constatons que ND n’a jamais demandé à ce que la police soit impliquée.

Il a fallu longuement la questionner et la pousser dans ses retranchements pour qu’elle cède et laisse finalement la direction de l’hôtel appeler les autorités.

 

Les choses sont aussi simples que ça : Si la direction du Hilton avait été moins insistante, si, pour elle, la parole de leur salariée avait moins compté, cette affaire ne serait tout simplement jamais sortie.

 

Ce détail est doublement éclairant, car s’il révèle que c’est l’écoute et l’insistance de la hiérarchie qui ont tout déclenché, il révèle aussi que ND était plutôt partie pour se résigner à prendre l’évènement sur elle.

 

Nous constatons une attitude qui à priori semble plus relever du trouble, de la colère apeurée, et d’un certain fatalisme que du jeu d’une rouée ourdisseuse de complot……

On pourrait bien sûr se dire qu’elle possédait au plus haut degré l’art de la manipulation et que cette résistance n’était que stratégie finement menée, mais nous nous apercevons que durant la longue session qui suit les faits, ND reste constamment sous l’influence de sa direction, elle n’est jamais en situation de diriger l’entretien ni même de l’orienter, ni même d’y peser.

Elle n’induit pas, elle cède, et à ce stade, l’objectivité nous commande à minima d’envisager que ND n’avait probablement aucune intention hostile préméditée à l’endroit de DSK.

C’est d’autant plus envisageable que si nous nous plaçons dans l’hypothèse inverse et si nous envisageons qu’elle jouait un jeu écrit à l’avance, nous devrions retrouver, ne serait-ce qu’à l’état de traces, des éléments de scénario construit, à commencer par des indices du contrôle du timing.

 

Nous pouvons nous référer à tous les précédents de l’histoire, que ce soit des attentats ou des pièges visant à mettre brusquement fin à une carrière.

Il n’existe aucun exemple de complot ourdi envers une cible célèbre, dont l’emploi du temps est chargé, sans un contrôle minutieux du timing.

 

Or, dans cette histoire, non seulement il n’apparaît aucun fil conducteur pouvant lier le discours et l’attitude de ND avec le timing selon lequel DSK a quitté l’hôtel, mais il n’existe aucun événement qui porte la marque du moindre contrôle.

 

 

En effet :

1) La séquence d’échange entre ND et sa direction se déroule sur un mode dont la durée est non suspecte. Il s’agit du temps naturel que prend chacun des acteurs pour en arriver à une prise de décision.

Il apparaît clairement, autant sur les images que sur les comptes rendus, que chacun réfléchit et prend le temps d’évaluer au mieux la situation avant de se forger une opinion et de prendre la décision d’appeler la police ou pas.

 

2) Personne ne s’est pressé pour appeler la police alors que DSK filait vers l’aéroport !

 

3) Personne ne pouvait savoir combien de temps la police allait mettre pour arriver sur place, ne serait-ce que par rapport aux conditions de circulation à N.Y, et personne ne s’en est inquiété.

 

4) Personne ne pouvait non plus savoir combien de temps la dite police allait mettre pour prendre la déposition de ND et du staff de l’hôtel, puis de juger de l’opportunité de faire intercepter DSK ou pas.

 

Quant à l’interpellation de DSK, elle a eu lieu dans l’avion alors que tous les passagers avaient embarqués, et il ne s’en est fallu que de quelques minutes pour qu’il n’ait plus été possible de l’interpeller aux USA.

En ce qui concerne cet événement, une chose est claire : Le contrôle du temps n’a pas été raté ou réussit ; Il n’y a tout simplement pas eu de contrôle du temps du tout !

Or, dans un complot-attentat, le contrôle du timing est la clé essentielle.

 

Ici, la neutralisation de la carrière de DSK a été brusque et violente, si cette neutralisation était vraiment l’œuvre d’un tiers, elle entrerait dans la catégorie attentat.

Concernant cette catégorie, le critère du contrôle du timing peut être appliqué avec pertinence pour déterminer s’il y a complot ou pas.

Or, nous venons de le voir, ce contrôle n’existe pas et la conclusion est assez flagrante : Pas de contrôle du timing veut dire qu’il n’y a pas de volonté cachée et personne en coulisse qui tire les ficelles. Donc……. Pas de complot !

 

Ce point étant acquis, changeons maintenant de sujet et intéressons-nous à l’instruction car nous constatons qu’elle regorge d’éléments qu’il est indispensable de décrypter.

 

III Parlons instruction

 

Cyrus Vence est un procureur expérimenté, les preuves matérielles à sa disposition sont solides, et dans le cadre de sa future réélection, ses intérêts personnels vont plutôt dans le sens de satisfaire la communauté noire de NY.

Sous cet aspect-là, le dossier de ND était plutôt bien engagé Pour autant, chose à priori surprenante, il n’y a pas eu instruction d’un procès pénal.

Trois raisons semblent pouvoir justifier une telle décision :

 

1. Les faits établis ne coïncident finalement pas avec les accusations et ne permettent pas à Cyrus Vence d’instruire un procès pénal crédible.

 

2. Le procureur n’était pas si indépendant que ça et a reçu des instructions suffisamment impérieuses pour que le risque de ne pas être réélu devienne secondaire.

 

3. Les avocats de DSK ont gagné la bataille de l’intimidation et le procureur a sombré, perdant ainsi tout discernement.

Bien entendu, nous ne nous intéresserons qu’à la première hypothèse.

Elle est la seule officielle, et elle est la seule sur laquelle nous ayons des données concrètes à disposition.

Pour autant, cela suffit car si nous l’analysons correctement, les deux autres hypothèses s’en trouveront révélées si elles existent ou s’évaporeront toutes seules si elles n’existent pas.

Le premier point intéressant concernant le rapport du procureur est l’importance qu’il accorde à l’étude de personnalité de la plaignante et de l’accusé.

Ce n’est pas la teneur de ces études qui en elle-même attire notre attention, ce qui nous interpelle, c’est la disparité entre l’intérêt porté à la personnalité de N.D et celui porté à celle de DSK.

Quasiment le tiers du rapport du procureur, qui fait quand même 19 pages, tend à démontrer le manque de fiabilité de N.D, sa propension à mentir et à changer de version.

 

Il y est également très largement mentionné à quel point elle a de mauvaises fréquentations.

 

Voici quelques éléments chiffrés concernant des qualificatifs utilisés pour décrire ND dans le rapport :

- Pas honnête

- Malhonnête

- Non fiable

- Mensonge

- Mentir

- Contre-vérité

- Non crédibilité

- Manque de sincérité

- Fausse déclaration

Tous confondus, ces termes ont été utilisés 37 fois en 19 pages à l’endroit de ND, ce qui en soi dénote d’un certain souci d’insistance par la répétition, mais à priori, cela n’a pas suffi à Mr Cyrus Vence pour faire valoir son point puisqu’il éprouve en plus le besoin d’en rajouter pour décrédibiliser la plaignante avec des phrases comme celle-ci :

Mais la chose la plus considérable est sa capacité à raconter une invention comme un fait avec une totale conviction.

Même si le rapport se veut objectif, et même s’il faut accepter de regarder en face ce qu’a rencontré le procureur, cela a fait beaucoup d’énergie et d’argument déployés pour décrire la plaignante sous un jour qui ne lui est pas exactement favorable.

 

Bien entendu, ce regard porté sur ND pourrait parfaitement être admit tel qu’il est si parallèlement à cela, le même désir de froide objectivité avait aussi concerné l’étude de la personnalité de DSK.

Or, la grande disparité de traitement met en relief une anomalie qui déséquilibre le rapport et éveille le soupçon.

Pour rester prudent, disons qu’à ce stade nous pouvons à minima penser que le portrait de la plaignante tel que dressé par le procureur est pour le moins excessif, si ce n’est subjectif.

 

Voici pourquoi nous disons cela :

 

7 pages du rapport sont dédiés à la description défavorable de ND (la moitié de la page 1, la moitié de la page deux, les pages sept, huit, neuf, dix, onze, douze et une partie de la page 18), et nous l’avons vu, des qualificatifs extrêmement péjoratifs ont été utilisés 37 fois à son endroit.

 

(Le rapport complet est en bas de page, il s’agit de la traduction faite par : Maryne Cervero, Aurélie Champagne, Blandine Grosjean, Valentine Pasquesoone, Pascal Riché, Lucile Sourdès, Sara Taleb).

 

En revanche, les éléments remarquables notés par Cyrus Vence concernant DSK se cantonnent à six petites lignes mentionnant superficiellement l’affaire Banon et la traitant comme anecdotique.

 

Extrait de ces six lignes :

 

Il paraît cependant peu probable que les avocats de la partie civile soient autorisés à introduire dans leur dossier le témoignage relatif à l'attaque supposée.

 

Nous voulons bien croire le procureur, nous voulons bien entendre ce qu’il dit et la manière dont il le dit, mais L’épisode de NY se passe peu après celui du FMI dans lequel on n’a pu sauver les apparences que grâce à une « négociation » avec Piroska Nagy.

Mais même ainsi, même après avoir accepté des compensations en échange de sa discrétion, celle-ci n’a pas pu s’empêcher d’exprimer publiquement des propos durs et explicites à l’égard de DSK :

 

Je pense que M. Strauss-Kahn a abusé de sa position dans sa façon de parvenir jusqu'à moi. Je vous ai expliqué en détail comment il m'a convoquée plusieurs fois pour en venir à me faire des suggestions inappropriées. [...] Je pense que M. Strauss-Kahn est un leader brillant, qui a une vision pour affronter la crise financière mondiale en cours. C'est également un homme agressif, bien qu'il soit charmant. […] Je crains que cet homme ait un problème pouvant le rendre peu adapté à la direction d'une institution où des femmes travaillent sous ses ordres. »

(L’article complet est ici :http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2009/02/cher-m-smithje-crois-que-je-dois-vous-%C3%A9crire-apr%C3%A8s-l%C3%A9bruitement-d%C3%A9sastreux-dans-la-presse-de-certains-%C3%A9l%C3%A9ments-de-vot.html)

 

En dehors du FMI et des propos de Piroska Nagy, on peut comprendre sans avoir à faire trop d’investigations que l’histoire n’est pas un cas isolé, et que l’abus de position d’autorité envers les femmes est bien une tendance lourde chez DSK.

Les multiples confidences « off » des socialistes français pullulent d’anecdotes précises qui vont dans ce sens, sans parler des cas avérés de calls girls qui le rejoignent dans ses chambres d’hôtel.

 

Cyrus Vence a beaucoup creusé pour se renseigner sur le passé ND, mais il n’y avait pas besoin de beaucoup se fatiguer pour connaître ce qu’il y avait à retenir d’important sur DSK dans une affaire comme celle-ci.

 

Pour autant, le peu qu’il y avait à faire, il ne l’a pas fait et son rapport sanctuarise carrément la personne de DSK.

 

Les termes inconduite, abus, harcèlement suggestion ou agressivité n’y apparaissent jamais alors que pourtant ils sont notablement attachés à la personnalité du directeur du FMI.

 

On est allé chercher assez loin pour éplucher l’ancienne vie africaine de ND, mais personne ne s’est intéressé au quotidien visible et connu de DSK.

 

Soit !

 

Nous ne voulons pas tirer de conclusions à ce stade concernant cette étonnante différence de traitement, mais nous la posons ici comme étant une anomalie assez voyante.

 

Passons maintenant à un second point absolument passionnant que l’on pourrait nommer « La doctrine Pasqua ».

 

IV Parlons enfumage:

 

Charles Pasqua était un expert très reconnu de l’enfumage judicaire dont l’habileté a inspiré beaucoup d’imitateurs.

 

Quelle était sa doctrine, que disait-il ? Il disait ceci, et il s’agit d’une citation :

 

"Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l’affaire de l’affaire jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien."

Bien, riche de cet enseignement, commençons par regarder qui est ND dans son cadre professionnel.

Le procureur lui-même précise dans son rapport que pour la direction du Hilton, N.D est depuis son engagement, trois ans plus tôt, une employée modèle sans rapport d’incident ou problème disciplinaire.

 

Ce Hilton de New York est un hôtel de luxe, hautement sécurisé.

Ni la petite délinquance ni la loi de la rue n’y ont accès, leur influence ne s’y exerce pas.

Les seules lois qui s’y appliquent sont celles de la législation américaine sur le travail et le règlement intérieur de l’hôtel.

Ce sont des règles qui s’appliquent à chaque employé selon son grade et sa fonction, elles contribuent à ce que tous les salariés forment un ensemble homogène, une équipe qui donne à la clientèle le standard de qualité de service qu’il attend. N.D fait partie depuis trois ans de cette équipe.

En d’autres termes, ce travail au Hilton permet à N.D de se réaliser professionnellement avec un fort sentiment d’appartenance dans un sanctuaire ou le droit de la personne est respecté et ou aucun petit ami, aucun huissier, aucun officier de l’immigration ne vient perturber son fonctionnement et nous savons, sa direction est formelle, que dans cet environnement normalisé et sécurisant, N.D est une personne autant fiable qu’honnête.

 

Nous disons aussi que trois ans de travail sans la moindre faille c’est long, d’autant plus que le milieu hôtelier est un milieu exigeant.

Une salariée ne peut perdurer sur une si longue période que si elle est capable, adaptée à l’ordre, à la discipline, à la politesse, à la propreté.

 

Comprenons bien, car ceci est très important et doit être mis en balance avec la façon dont le procureur décrit ND :

 

Elle opère à l’étage VIP de son hôtel. C’est un étage de prestige, surveillé par camera, qui réclame un travail particulièrement soigné auquel seul des employés de confiance peuvent être affectés ; une confiance qui vaut autant pour leurs compétences professionnelles que pour leur courtoisie envers les clients.

Cette confiance ne se gagne pas en un jour.

Nous voulons en venir au fait que ND est une employée qui a été évaluée sur la durée par l’équipe compétente d’une chaîne d’hôtel internationale de haut standing dont les profils de postes sont standardisés et précis.

Il est à noter que tous les aspects du profil doivent être vérifiés pour qu’une employée, même une femme de chambre, soit déclarée bonne pour le service, et justement ND a satisfait à tous ces critères et s’est vu confier cet emploi en ce lieu.

 

Nous pouvons donc poser ici à bon droit que ND a été reconnue digne de confiance par une maison sérieuse qui s’y connaît en matière d’évaluation d’employés et qui exerce au surplus une surveillance par caméra.

Nous pouvons également établir que dans l’accomplissement de ses fonctions il n’existe aucun antécédent concernant un quelconque incident envers la clientèle. On n’a jamais entendu parler d’indiscrétion, d’intrusion intempestive ou d’acceptation de flirt et encore moins de tentative de séduction de la part de N.D envers la clientèle.

 

Aucune caméra n’a enregistré d’attitude suspecte, aucun client ne s’est plaint de ND et ND ne s’est plaint d’aucun client.

Son parcours professionnel est irréprochable, il s’inscrit dans une trajectoire stable et constante depuis sa date d’embauche.

 

En résumé, sa trajectoire est très limpide, tout ce qu’elle fait depuis trois ans lorsqu’elle rentre dans une suite du Hilton, c’est le ménage, elle ne fait que ça et elle le fait bien puisque bien notée par sa direction.

Ceci posé, les choses sont limpides :

 

Si nous figions et isolions la situation à ce stade, si nous nous contentions de mettre sur un plateau de la balance la parole de la ND que nous venons de décrire dans le cadre de son travail et sur l’autre plateau la parole du DSK autoritariste et libertin connu, couvert d’opprobre par Piroska Nagy, Tristane Banon et consort, ce dernier serait grillé, frit, bouilli, le prédateur flagrant qu’il paraîtrait alors n’aurait aucune chance de s’en sortir.

 

Vue comme cela, la situation ressemble à un boulevard qui s’ouvre au profit de ND pour l’ouverture d’un procès d’école avec des perspectives de dédommagements record…. sauf que deux choses viennent brouiller cet horizon :

 

1) L’entrée en scène des avocats de DSK

 

2) Le comportement extraordinaire de ND durant les entretiens de l’instruction.

Les avocats de DSK sont des grands fans de Charles Pasqua, ils ont parfaitement assimilé la technique de l’enfumage par l’affaire dans l’affaire et par l’affaire dans l’affaire de l’affaire.

 

Ils s’empressent de parler de l’Afrique, des mensonges pour entrer aux Etats Unis, du visa qui n’était pas le sien, des fausses histoires racontées au services de l’immigration, des mensonges pour obtenir un HLM, du petit ami dealer, du prêt de son compte bancaire et pourquoi pas des commissions qu’elle touche sur les sommes qu’il y fait transiter…

 

Bref, ils font tout ce qu’il faut pour qu’on regarde partout ailleurs plutôt qu’à l’hôtel ou pourtant les seules choses qui comptent vraiment, se sont passées !

V Parlons des victimes:

 

Sur le comportement erratique de ND durant l’instruction, l’analyse nous fait apparaître deux raisons qui justifient une attitude si irrationnelle.

La première est que oui, après que la police ait été impliquée, après que ND ait pris la mesure de la personnalité de DSK et de la dimension que pouvait prendre cette affaire, elle a sans doute pensé aux avantages financiers qu’elle pouvait tirer de la situation.

 

Il est fort probable que le poids des enjeux et les mauvais conseils de son petit ami délinquant pour décrocher le jackpot par voie de justice lui ont mis une certaine pression qu’elle a eu du mal à gérer.

 

Nous devons admettre cet opportunisme qui ne s’inspire pas de la plus haute moralité du monde, mais si nous en parlons, c’est surtout pour bien démontrer que nous acceptons de regarder les choses d’une façon équilibrée, sans apriori angélique envers ND.

Il y a cependant un deuxième aspect des choses qui est beaucoup plus déterminant pour expliquer cette attitude contre-productive qui a tant décontenancé et irrité le procureur.

 

Cyrus Vence sait qu’il y a eu contact sexuel, aucun des protagonistes ne le conteste, ce qu’il doit découvrir c’est si ce contact a été consenti ou pas, et visiblement, l’attitude de ND, sans parler de ce que les avocats de DSK déterrent de son passé lui posent problème.

 

Ici, le problème qui conduit ND à dysfonctionner vient de ce que sa parole est mise en doute et qu’elle n’a absolument pas les connaissances qu’il faut pour répondre à tel déni, ce qui provoque chez elle un grand stress, la fait paniquer et parfois répondre irrationnellement.

 

A notre époque, le fait d’exiger des montrer des blessures bien visibles comme seules preuves de contraintes est autant dépassé qu’agressif envers la victime mise en doute dans sa parole.

 

Bien sûr la contrainte se réalise le plus souvent par la force physique, mais nous savons qu’elle peut aussi se réaliser au travers de l’emprise mentale, de la fascination ou de la menace, sans qu’il n’y ait besoin d’engager de lutte.

 

Nous voudrions également rappeler ici l’état de figement biologique qui peut survenir chez certaines personnes surprises par un danger immédiat, qui les rend incapables de résister ou de fuir.

 

Ce sont des états observés chez le chevreuil au milieu de la route qui reste figé, fasciné par les phares et le rugissement du moteur du véhicule qui va le percuter.

 

Le phénomène vaut autant pour les mammifères humains que pour les mammifères chevreuils.

 

Nous voudrions aussi rappeler la fascination quasi hypnotique qu’une personne puissante, agressive et sure d’elle peut exercer sur quelqu’un d’habitué à obéir à tout ce qui incarne l’autorité.

 

C’est selon ce phénomène, que des enfants peuvent être détournés par des prédateurs, ou que des adultes surpris ou fragilisés peuvent être abusés.

Le processus d’emprise hypnotique la plus répandue consiste à créer une grande confusion dans l’esprit chez la victime.

 

Il s’agit de proposer en alternance précipitée, sous forme de phrases courtes des sollicitations sous forme d’invite et de séduction, puis d’injonction autoritaire puis de menace, et de recommencer le cycle, tout en avançant physiquement sur la victime, comme pour l’envahir et la forcer.

 

La victime n’a pas le temps de prendre la mesure d’une attaque et de s’en prémunir, qu’une autre très différente survient, puis encore une autre et ainsi de suite avec des séquences très rapides, et toujours le prédateur qui avance et agit, jusqu’à obtenir le résultat souhaité, la déconnexion totale de la conscience, le figement et la soumission.

 

Concernant la puissance de la suggestion et du conditionnement, voici une illustration : il est sorti il y a quelques semaines, une affaire ou plus de 200 entreprises françaises d’envergure ont été escroquées de sommes très sérieuses sans arme ni violence.

 

Un imposteur se faisait tout simplement passer pour le patron de la société et intimait à un employé habilité à le faire, de transférer une coquette somme d’argent sur un compte à l’étranger.

 

Il n’y avait aucun motif logique pour ce transfert qui semblait autant farfelu que suspect, mais l’employé s’exécutait, subjugué par le ton impérieux de son interlocuteur et conditionné par son devoir d’obéissance envers ses chefs.

 

Voir ici : http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/arnaques-aux-virements-bancaires-200-entreprises-victimes-en-3-ans-0502-77728.html

 

(Laissez passer la pub s’il y en a une, le reportage de BFM TV est juste après).

 

Nous sommes bien d’accord que des employés habilités à intervenir sur les comptes de société qui manipule des millions ne sont pas vraiment recrutés parmi un échantillon représentatif d’idiots du village !

 

Et pourtant, ils l’ont quand même fait. Il y a eu plus de 200 personnes très intelligentes qui ont fait perdre beaucoup d’argent à leur société pour des raisons irrationnelles, sur simple injonction et par réflexe de soumission !

 

Je ne veux surtout pas faire de lien entre les idiots du village et ND mais je voudrais souligner que le procureur déclare à son sujet qu’elle est inconstante, incohérente et que ses raisonnements s’effilochent.

 

Quitte à oser poser sans frémir ce type de jugement, ne devrait-il pas au moins aussi en tirer des conclusions ?

 

Ne peut-il pas en déduire qu’une personnalité de ce type n’a pas grande chance de peser bien lourd, en huis clos, devant la détermination d’un agresseur qui déploie toute sa puissance d’intimidation ?

 

DSK n’a-t-il pas le profil pour en imposer à ND ? La menacer du regard ? La surprendre ? L’embrouiller ? La figer ?

 

ND n’a-t-elle pas le profil d’une personne vulnérable aux intimidations ? Aux injonction ? A l’emprise ?

Nous insistons là-dessus, l’absence de structure compétente et adapté qui aurait permis d’interroger ND dans des conditions confortables pour elle, a fait qu’elle se sente en grand danger de ne pas être crue.

 

Ce qu’a été la vie de ND a induit la manière dont elle s’est construite et la manière dont certains réflexes se sont ancrés en elle.

Oui, elle obéît à des réflexes conditionnés qui parasitent encore son raisonnement lorsqu’elle se trouve bousculée ou prise dans des circonstances qui la dépassent.

Le fait que le procureur n’ait pas la moindre connaissance du pouvoir d’emprise qu’exerce un prédateur puissant ni ne tienne compte des particularités de sa sensibilité de victime expliquent sa panique et son comportement erratique.

 

On peut d’autant mieux comprendre les angoisses de ND que le procureur a sur l’affaire.

 

VI Parlons idéologie:

 

Voici les faits de départ :

- Nous savons, preuves scientifiques à l’appui, qu’il y a eu « contact » sexuel entre ND et DSK, et que ce contact a duré entre 7 et 9 minutes.

 

- Nous savons que DSK a déclaré que ce « contact » était mutuellement consenti.

 

- Nous savons que ND a déclaré qu’il y a eu viol

 

- Quant au procureur, il en dit ceci :

 

« Les preuves physiques, scientifiques et d'autres natures, indiquent que l'accusé a engagé un acte sexuel précipité avec la plaignante, mais elles ne permettent pas de dire si l'acte a eu lieu sous contrainte et sans consentement. Mis à part la plaignante et l'accusé, il n'y a pas d'autre témoin de l'incident.

 

A la lumière de ces déclarations répétées d'absence de blessures physiques, aussi bien qu'au regard des constatations médicales, aucune charge attestant d'une blessure physique ne pourrait être invoquée dans une plainte criminelle ou devant un grand jury.

Il constate donc qu’un acte sexuel précipité a bien eu lieu, mais que l’absence de blessure chez la présumée victime peut mettre en doute l’aspect contraint de ce contact, et il constate aussi qu’il n’y avait pas d’autres témoins que les protagonistes ».

 

Moralité : sans blessures, sans témoins, le doute doit profiter à l’accusé.

Voilà une position qui conditionne tout.

 

Dans l’absolu, elle est vraie et raisonnable, le doute doit toujours profiter à l’accusé.

 

Cependant, lorsqu’on est en présence du loup et de l’agneau, sans déroger à ce principe, il n’est pas imprudent de douter du doute et d’envisager l’hypothèse d’une éventuelle ruse.

Il aurait été important de le faire car dans cette situation, c’est un peu comme si le procureur avait dit :

 

Il y a si peu de traces de crime, qu’on ne peut même pas véritablement établir qu’il y a eu un et puisqu’il en est ainsi, autant dire qu’il n’y en a pas eu !

Cela sous-entend qu’à N.Y, il est maintenant officiel, c’est quasiment une jurisprudence pour dire que toute personne qui saura créer des conditions de huis clos et saura contrôler sans violence une cible bien choisie, sera assurée que non seulement la justice n’ira pas chercher plus loin mais qu’en plus elle garantira son impunité.

 

Voilà qui ouvre des horizons dorés à certains !

 

C’est pour cette raison qu’il n’aurait pas été absurde que le procureur tienne compte des antécédents respectifs de DSK et de ND en matière de dérive sexuelle, et aille un cran plus loin en se posant une question de plus.

 

Ya-t-il des éléments induits ou indirects, au-delà des faits immédiatement constatables, qui peuvent tendre à rendre la parole de l’un plus vraisemblable que celle de l’autre ?

 

Ya-t-il des éléments dont la séquence ou la logique permettrait de confondre le menteur ?

 

Répondre non d’entrée de jeu ou ne carrément pas se poser la question du tout favorise le menteur.

Pourtant, si DSK dit vrai, il fait face à une accusation mensongère insupportable et il a droit à une décision plus tranchée et plus honorable qu’un simple non-lieu. Si ND dit vrai, elle a droit de voir son agresseur comparaître au pénal.

C’est vraiment important pour DSK s’il est vraiment innocent, il lui faut un blanchiment total qui lui rende son honneur, pas un glauque accord furtif par lequel il semble acheter sa tranquillité.

Alors, il va de soi que même si DSK a tout à fait le profil et les antécédents d’une personne capable de le faire et de passer à l’acte, et même si ND a tout à fait le profil d’une personne formatée à l’obéissance et intimidable, cela ne prouve pas formellement que dans ce cas précis DSK est coupable.

Par contre, cela semble suffisamment interpellant pour que le procureur ait pu percuter là-dessus et il est assez frustrant qu’il ne l’ait pas fait.

 

Mais revenons-en à l’essentiel, puisque nous ne sommes pas là pour faire le procès des limites de la justice américaine ni de l’impéritie de ses procureurs, mais bel et bien pour découvrir la vérité vraie selon nos méthodes analytiques.

 

Les deux méthodes que nous allons utiliser sont celle de la cinétique et celle de la modélisation.

VII Parlons méthodes:

 

La méthode cinétique correspond à la comparaison des trajectoires de chacun des protagonistes, et nous semble être un bon critère d’évaluation quant à la culpabilité ou à l’innocence des personnes lorsqu’il y a à trancher entre deux paroles.

 

Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas d’accorder bêtement notre confiance à celui qui a le casier judiciaire le plus clean, il s’agit de voir, par rapport à une situation donnée, quelle trajectoire l’emporte sur l’autre et quelle est la signature de la trajectoire qui ne dévie pas.

 

Nos amis physiciens sont formels :

Lorsque les trajectoires de deux bolides se croisent et qu’ils se heurtent, ils sont à la fois impactant et impacté.

 

C’est celui qui a l’énergie cinétique la plus faible qui dévie le plus et bien sûr, c’est celui qui possède l’énergie cinétique la plus puissante qui dévie le moins, voire pas du tout.

Lorsque nous transposons les choses en terme psychique, c’est la trajectoire et l’impact des volontés que nous comparons.

 

La volonté de l’individu qui subit une situation dévie énormément de ses habitudes et en arrive à faire des choses qu’il n’a jamais faites jusqu’à l’impact avec une volonté dominante.

La volonté de l’individu qui prend le pas sur l’autre reste dans des domaines d’action qui lui sont communs, habituels.

Dans notre cas, nous devons alors chercher lequel des deux protagonistes a fait quelque chose d’extraordinairement excentrique par rapport à ses habitudes et lequel a cheminé dans une certaine routine.

Nous avons très largement débattu des trois ans d’activités de ND au sein de son hôtel et de la façon dont sa hiérarchie la notait et nous savons que la seule et unique chose qu’elle a faite pendant trois ans dans les chambres du Hilton, c’est le ménage.

Est-ce que pour ND, le fait de recevoir sur elle une coulée de sperme de la part d’un client est quelque chose de tout à fait habituel pour elle, où, s’agit-il d’un fait unique, totalement à l’écart de ses habitudes ?

D’un autre côté, nous avons été un peu plus intéressés que le procureur par la personnalité et les habitudes de DSK et nous pouvons dire que lorsqu’il descend dans un hôtel c’est pour y travailler, y dormir et s’y ébattre sexuellement ; les coulées de sperme dans les chambres d’hôtel font partie de son folklore.

 

Il n’y a pas besoin d’un décodeur surpuissant pour conclure que la personne qui a dévié de sa trajectoire, c'est-à-dire qui a subi la volonté de l’autre c’est ND et que la personne qui s’est imposé à l’autre en restant dans le cours ordinaire de ses habitudes c’est DSK.

Nous reconnaissons que cette méthode est un peu lapidaire, voire caricaturale et que, même si nous pensons qu’elle reste un révélateur très simple et très efficace, elle ne couvre pas tout le spectre des possibilités.

En effet, même si cette hypothèse est hautement improbable, nous ne pouvons intellectuellement exclure la possibilité du coup de passion, du magnétisme irrépressible de deux corps qui s’attirent mutuellement et qui auraient poussé ND à s’affranchir de sa réserve, de sa prudence, de son professionnalisme, pour se jeter fiévreusement sur le french lover !

La méthode cinétique ne réussit pas à contredire cette possibilité et donc DSK peut s’en emparer et crier à son innocence en affirmant que c’est très exactement comme ça que ça s’est passé, et que maintenant, il faut qu’on le laisse tranquille avec cette histoire !

Par chance, la méthode suivante, est beaucoup plus élaborée et donne des résultats beaucoup plus étoffés qui couvrent absolument tous le spectre des possibilités et va enfin nous apporter LA réponse !

VIII Parlons vrai !

 

LA CONSTRUCTION DU MODELE :

 

C’est une méthode semblable à celle qu’utilisent les agences de renseignement militaire.

 

C’est très mathématiquement que les services secrets du monde entier sont à même de connaître le déroulement de faits qui ont échappé à leurs caméras ou à leurs grandes oreilles, ou même de connaître les décisions qui ont été prises au cours de réunions en pays étrangers, auxquelles ils n’ont pas participé.

Cela s’appelle le système de regroupement des données.

Il s’agit de la mise en équation de l’ensemble des éléments connus d’une affaire et de ses acteurs.

Il est tenu compte pour chaque élément, de sa dynamique, de son antériorité, de ses horizons, de son langage et de ses interactions avec la société.

Cela conduit à une modélisation du réel à laquelle peuvent être confrontées les versions et les hypothèses de chacun.

Les versions ou les hypothèses qui intègrent le plus des données du modèle sont celles qui ont le plus de probabilité d’être les bonnes… Et lorsqu’une version ou une hypothèse intègre TOUTES les données, sans en contredire aucune, elle s’affranchit de toute probabilité, C’EST la bonne.

Bien entendu, la quantité de données recueillies est un facteur clé.

 

Pour être consistant, un modèle doit être construit avec un ensemble suffisant de données sur l’ensemble des lieux, des personnes, des circonstances et des interactions publiques.

Dans le cas qui nous intéresse les investigations des avocats, du procureur et la visibilité médiatique de DSK, nous avons une abondance de données suffisamment fournies pour constituer un modèle solide.

Alors n’attendons plus, présentons là, puisqu’elle existe, cette hypothèse qui intègre toutes les données sans en contredire aucune !

Sur les circonstances :

 

Nous avons vu que l’hypothèse du complot était contredite par la manière dont ND avait déclaré l’incident et par l’absence de contrôle qu’elle pouvait exercer sur la suite des événements.

A titre de confirmation, deux ans après, alors qu’il aurait été du plus grand intérêt de DSK de pouvoir désigner à l’opinion publique l’ennemi sournois qui l’avait ainsi écarté de la course à la Présidence, il n’existe toujours aucun embryon de piste pouvant laisser envisager qu’il y a eu complot.

Nous retiendrons donc que c’est selon une circonstance d’opportunité de situation que les choses se sont déroulées.

Sur le consentement mutuel :

Nous avons vu que professionnellement, ND fait un sans-faute depuis son embauche trois ans plus tôt et nous avons déterminé que cet emploi est pour elle un enjeu majeur.

Nous savons que le temps d’intervention du personnel dans une chambre est standardisé, limité, et nous savons qu’il y a les caméras de surveillance pour rappeler aux employés que ces temps d’intervention doivent être respectés.

Nous savons donc que le temps de séduction dont disposait DSK pour infléchir et faire succomber ND était très court, sans parler du temps de l’acte lui-même qui doit être retranché du temps disponible total.

L’importance que représente cet emploi pour N.D et la discipline qu’elle y met depuis trois ans contredisent l’assertion qu’il aurait suffi d’une cour express de la part d’un inconnu pour que ND prenne le risque de se faire licencier, juste pour le plaisir de flirter un bref instant avec un client de l’hôtel.

Sans vouloir nous immiscer dans l’intimité des personnes ni nous mettre à leur place, il reste raisonnable de penser qu’ici le rapport risque/bénéfice est disproportionné tant le risque est grand pour ND et minime son bénéfice. (Sauf respect aux talents de DSK).

De plus, le fait que ND ne se satisfasse pas de la situation et se plaigne à sa direction, contredit l’assertion qu’il y ait pu avoir brève entente, brève complicité ou bref accord entre les deux protagonistes.

Cela veut dire au contraire que le sentiment d’injustice et d’abus ressenti par ND était plus fort que sa peur d’être licenciée, ce qui n’est pas rien quand on mesure ce fait à l’aune de l’importance qu’elle accorde à son travail.

Nous retiendrons donc qu’il n’y a pas eu consentement mutuel et que la relation a été imposée par DSK à N.D.

 

Sur la vraisemblance des versions :

Nous savons, par ce que nous avons vu des trajectoires des deux protagonistes, que les hôtels, en général, sont pour DSK un lieu naturel d’ébats érotiques, alors que cet hôtel particulier est le lieu de travail de ND.

 

Nous savons que ND bannit tout érotisme de son travail et que les caméras sont là pour y veiller.

Nous savons que les avocats de DSK qui ont déployé des moyens extravagants pour enquêter sur ND n’ont trouvé ni tâche, ni faille dans son professionnalisme.

Nous rappelons qu’avec toute la puissance de leurs moyens d’investigation les avocats n’ont décelé aucune trace de complot.

A côté de ça, nous savons que le fait de solliciter sexuellement des femmes dans un contexte inapproprié en s’appuyant sur son statut est coutumier à DSK.

Nous pouvons donc établir que si DSK et ND ont eu un rapport sexuel opportuniste dans cet hôtel, cela cadre plus avec un but visé et atteint par le style de vie de DSK plutôt que par celui de ND.

Cela nous amène à la conclusion que l’implication du hasard dans le fait que ND aurait perdu toute prudence et aurait dérogé à toute discipline JUSTEMENT le jour ou DSK était là et pas un autre jour, et JUSTEMENT avec lui et pas avec quelqu’un d’autre, est inenvisageable.

Le facteur déclenchant est nécessairement DSK.

Attendu qu’il ne peut s’agir ni d’un hasard, ni de la volonté de ND, nous retiendrons que seule la version de l’abus est vraisemblable.

Sur l’emprise :

 

Nous savons que DSK est conscient de sa puissance et de son autorité et qu’il sait en jouer auprès des femmes.

Nous savons que ND est susceptible d’être vulnérable, mais nous savons aussi qu’après coup, elle a pu trouver la ressource de signaler l’anomalie des faits à la direction. ( ND n’a pas directement et immédiatement déclaré à sa direction qu’elle avait été abusée, elle a interrogé sa direction pour savoir si ce genre de chose était normal ).

Nous pouvons en déduire que le degré de contrainte et d’intimidation qui a pesé sur ND a été modéré.

Attention : Nous ne sommes pas en train de minimiser l’emprise et la responsabilité de DSK.

Si nous parlons de modération c’est exclusivement pour bien démarquer les faits qui se sont déroulés ce jour-là au Hilton de ce qui peut se produire dans le cadre d’agressions violentes avec menaces de mort.

Par contre, nous pensons que c’est justement parce qu’il n’a pas été extra violent et parce qu’il n’est pas dans sa nature de menacer quelqu’un de mort que DSK s’imagine autorisé à pouvoir parler de séduction et de consentement mutuel.

Mais il ne suffit pas de ne pas être violent pour ne pas être un abuseur, il y a des degrés dans la menace et l’intimidation.

 

Même si l’emprise est modérée ou contenue de telle façon qu’après quelques minutes ou heures, une victime puisse retrouver ses sens, cela n’enlève rien à la qualification d’agression et d’abus.

Nous retiendrons donc que le degré d’emprise a été suffisant pour permettre l’abus, mais qu’il a été aussi modéré puisque ND a repris assez vite la maîtrise d’elle-même.

Sur l’instruction :

Nous avons pu constater que même si ND était la plaignante, c’est quasiment une instruction à charge contre elle qui a été menée.

Pour cette raison, nous avons longuement examiné l’abondance de vidéos disponibles, concernant Cyrus Vence, lorsqu’il s’exprimait sur cette affaire. Nous n’avons décelé aucun indice comportemental ni aucune distorsion dans la logique de ses discours ou de son rapport qui puisse laisser soupçonner que le procureur n’ait pas été indépendant.

Il se peut qu’il ait été un fantastique comédien incroyablement rodé à l’auto contrôle, mais il faut savoir que la psyché se distord lorsque l’intellect lui impose un point de vue qui n’est pas en phase avec son sentiment naturel, ce qui conduit l’inconscient à compenser.

Cette compensation ne passe pas inaperçu en terme de manifestations de toutes sortes.

Elle se révèle au niveau du langage écrit et parlé, mais aussi au niveau comportemental et biologique.

Autant nous avons pu observer chez Cyrus Vence de la rigidité, de l’idéologie, du refoulement et de l’immaturité émotionnelle, autant nous n’avons pas trouvé chez lui la moindre trace d’allégeance ou de soumission aux instructions d’une autorité occulte concernant cette affaire.

 

Nous retenons que c’est donc bien selon l’inclinaison de sa propre représentation du monde que ce procureur a mené cette instruction.

Il n’a été à la botte de personne, il a juste été…ce qu’il était ; Le produit de son éducation, de son adaptation à la bonne société New-yorkaise, avec très peu d’idées personnelles.

C’est cette vision du monde qui fait que, si à la place du Directeur du FMI, il y avait eu un livreur de pizza du Bronx, SA PERSONNALITE AURAIT ETE ETUDIEE ET IL AURAIT ETE TENU COMPTE DE SES ANTECEDENTS.

Sur l’attitude ND :

 

Il va de soi que les changements de versions sont tout à fait caractéristiques de la confusion post traumatique.

 

Nous pouvons aussi tabler sur le fait que la solennité des interrogatoires, la personnalité du procureur et l’inaccoutumance de ND à de tels personnages et à de tels environnements aient pu apporter encore plus de confusion a sa confusion pour achever de la déstabiliser.

 

Mais nous passerons assez vite sur tous ces facteurs connus pour aller directement au point qui a interpellé tout le monde, à savoir la propension de ND et de son avocat à essayer de faire de l’argent avec cette affaire.

 

Nous n’occultons pas qu’à un certain moment de l’évolution de l’affaire, un certain nombre d’intervenants ont flairé l’opportunité de s’enrichir de la situation.

 

Nous pensons particulièrement au petit ami de ND, à ND elle-même et à son avocat.

 

Nous n’occultons pas non plus les multiples récupérations par les différents lobbies ethniques et sociaux.

 

Maintenant, souvenons-nous que c’est le procureur lui-même qui a refusé d’instruire au pénal.

 

De fait, la seule question qui pouvait alors être posée était: A défaut d’aller au pénal, existait-t-il une alternative à une transaction financière pour compenser ND ?

 

Et la réponse était non !

 

L’empressement de ND et de son entourage à tirer un avantage financier de la situation, aussi voyant et aussi peu sympathique soit-il, ne doit pas occulter que ND est une victime.

 

En plus d’avoir été abusée, elle faisait face au déni de son agresseur,

il n’y avait ni aveux ni excuses de la part de DSK sur la base desquels elle aurait pu s’apaiser.

 

Nous retenons que le versement d’une somme d’argent restait le seul élément concret de reconnaissance de son statut de victime et donc, qu’il était bon à prendre.

En synthèse :

 

Nous avons déterminé sans que rien ne puisse contredire ces conclusions :

 

Que Madame ND et Monsieur DSK, qui ne s’étaient jamais rencontré, ont eu l’occasion de faire connaissance dans une chambre de ce Hilton de NY.

 

Que Monsieur DSK ait saisi cette opportunité pour imposer à Madame ND un contact physique qu’elle ne recherchait pas et n’approuvait pas, ce qui en soi est un abus.

 

Que le mode selon lequel ce contact sexuel ait été imposé est à minima celui de l’intimidation et de l’emprise.

 

Que l’intensité de cette emprise ait été suffisamment forte pour que l’abus puisse se produire, mais suffisamment modéré pour que Madame ND puisse assez rapidement retrouver ses esprits et signaler les faits.

 

Que l’instruction ait plutôt été déséquilibrée dans la mesure où le procureur n’a accordé que très peu d’intérêt à la personnalité et aux antécédents de DSK tandis qu’il a laissé libre cours à son sentiment personnel concernant les femmes noires, immigrées modestes, qui vivent dans les quartiers populaires et dont les circonstances de vie ont fait qu’elles ont déjà été prises en défaut de mensonge, de simulation…

 

Que ce sentiment soit visiblement défavorable puisque, semble-t-il, rien de bon ni de vrai, selon Cyrus Vence, ne peut être attendu de ces « gens-là ».

 

Que la transaction financière stoppe l’action de la justice mais ne blanchit pas DSK.

 

Pour finir :

 

L’analyse de cette affaire nous a permis de passer en revue l’aspect psychique d’un certain nombre de phénomènes liés à l’abus de pouvoir, à l’emprise, au mensonge et à la manipulation.

 

Il nous a semblé utile de le faire dans la mesure où le plus souvent ces phénomènes sont mal connus bien que très aliénants pour ceux qui les subissent et que, les affaires médiatisées n’ont malheureusement pas le monopole de ce genre de comportements, puisque la sphère familiale et les collectifs de toutes sortes peuvent aussi en devenir le cadre.

 

Nous avons pu nous rendre compte qu’il n’y avait rien de nouveau sous le soleil de la justice américaine et que même à notre époque, il valait toujours mieux être un homme blanc, bien-pensant, riche, très diplômé et très haut placé plutôt qu’une femme noire, immigrée, modeste, avec des fréquentations douteuses.

Rien de nouveau sous le soleil de la politique française non plus.

 

Sur la large palette qui va des speedés aux mollassons en passant par les arrivistes de tout poil, le déni reste une arme redoutable au service de la toute-puissance.

 

Il va de soi que cette analyse qui est fondée sur un système de regroupement de données et sur une appréciation psychique des éléments factuels ne vaut que pour ce qu’elle est.

 

Elle s’adresse à l’être, au bon sens de chacun, à sa sagacité personnelle, et c’est à l’aune de son sentiment intérieur que chacun pourra juger de sa pertinence.

 

Nous espérons que le sujet vous a plu et dans la mesure du possible nous nous efforcerons de répondre aux questions s’il y en a.